[Interpellation] Mesures anti-drogue à Lausanne et dans le Canton de Vaud – Quelles sont les conséquences et les mesures prises à Chavannes ?

Interpellation déposée par Alexandre Rydlo lors de la séance du Conseil communal du jeudi 10.10.2024

Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs,

On apprenait lundi 07.10.2024 que, depuis le 01.10.2024, le Corps de police de la Ville de Lausanne mutualise ses forces au travers d’un projet pilote en fusionnant sa Division police-secours et sa Division proximité, partenariats et multiculturalité. Grâce à cette concentration des moyens et la souplesse apportée, la Police municipale de Lausanne renforce désormais la sécurité de l’espace public avec plus de patrouilles pédestres, et espère ainsi contribuer à diminuer les infractions, notamment celles relevant de la consommation et du trafic de stupéfiants dans l’espace public.

Un jour plus tard, le mardi 08.10.2024, le Conseiller d’Etat Vassilis Venizelos, Chef du Département de la Sécurité et de l’Environnement du Canton de Vaud, apprenait aux Député-e-s lors de la séance du Grand Conseil que le Canton de Vaud met en place une « task force » sur le deal de rue. Plus grande présence dans la rue de la police, opérations « coups de poing », interdictions de périmètre et intensification des renvois de trafiquant-e-s incarcéré-e-s en fin de peine font partie des nouvelles mesures.

Toutes ces annonces et mesures sont supposées pouvoir répondre à la problématique manifestement grandissante de la consommation et du trafic de stupéfiants dans bon nombre d’espaces publics du Canton, principalement en zones urbaines.

A ce propos, le soussigné précise trois choses :

  • La première est qu’il lui est difficile d’effectuer une appréciation scientifiquement objective de la situation étant donné le peu de données à disposition facilement pour suivre l’évolution de la situation en matière de trafic et de consommation de stupéfiants dans le Canton ;
  • La deuxième est que le soussigné observe depuis des années une apparente dégradation, lente mais régulière, de la situation au point d’en arriver à devoir observer la consommation de cocaïne dans le métro m2 devant les passager-ère-s ;
  • La troisième, c’est qu’aucune communication n’explique clairement quelles sont les mesures non exclusivement répressives que l’Etat entend commencer, continuer, intensifier, et/ou développer pour aider les personnes victimes du trafic et de la consommation de stupéfiants. Certes, certaines mesures sanitaires d’aide et des essais-pilotes pour rendre transparent le marché de certains stupéfiants existent déjà, mais on n’en connait jamais beaucoup tous les détails et, surtout, on ne connait jamais vraiment les résultats.

Ce qui est en tout cas certain, c’est qu’il n’est pas acceptable de laisser les dealers de drogue s’adonner à leur activité illicite impunément dans quelconque espace, soit-il privé ou public, tout comme il n’est pas acceptable de laisser les consommateurs-trices de stupéfiants consommer leurs produits n’importe où dans l’espace public et dans des conditions sanitaires impropres. Un minimum d’ordre est nécessaire et ce minimum est généré par un subtil assemblage de mesures de répression et de prévention.

Cela étant, si la Ville de Lausanne et le Canton de Vaud mettent en œuvre les mesures telles qu’évoquées ci-dessus sur le territoire de la Ville de Lausanne, des conséquences seront vraisemblablement perceptibles sur le territoire des communes de l’Ouest lausannois, celui de Chavannes-près-Renens en particulier. Sans mesures coordonnées à l’échelon régional et cantonal, on peut ainsi émettre l’hypothèse qu’une partie du trafic et de la consommation de stupéfiants en ville de Lausanne et d’autres centres urbains du Canton se déplace sur le territoire des communes de l’Ouest lausannois.

Aussi, par voie d’interpellation, le soussigné pose à la Municipalité les questions suivantes :

  1. La Municipalité a-t-elle conscience des problèmes évoqués ci-dessus et a-t-elle une bonne vision de la situation en matière de trafic et de consommation de drogue sur le territoire communal ?
  2. La Municipalité a-t-elle été associée aux réflexions de la Ville de Lausanne et du Canton de Vaud pour l’établissement de leurs mesures, notamment quant aux conséquences potentielles de celles-ci sur la commune ? La Municipalité souscrit-elle à ces mesures ?
  3. La Police de l’Ouest lausannois est-elle intégrée dans les réflexions évoquées au Point 2, en particulier est-elle partie prenante au dispositif en cours de mise en place ? Quelles en sont les conséquences opérationnelles et financières ?
  4. Par extension de la question au Point 3, la Municipalité est-elle intégrée sous une forme ou sous une autre dans le dispositif en cours de mise en place ? Quelles en sont les conséquences opérationnelles et financières ?
  5. Quelles sont les mesures prises par la Municipalité, ou qu’elle prendra, pour éviter les potentielles et/ou probables conséquences des mesures prises par la Ville de Lausanne et le Canton de Vaud sur la commune ?
  6. Quelles sont les mesures d’aide et de prévention que la Municipalité offre à la Population chavannoise en matière de stupéfiants ? S’il y en a des particulières, est-il prévu de les étoffer ? S’il n’y en a pas, est-il prévu d’en développer ?
  7. La Municipalité estime-t-elle avoir assez de moyens tant humains, matériels que financiers pour lutter sur le territoire communal efficacement contre le trafic de drogue et aider les personnes qui en sont les victimes ?

Merci pour votre attention.

Chavannes-près-Renens, 10.10.2024

Alexandre Rydlo, Conseiller communal socialiste

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