Interpellation déposée par Alexandre Rydlo lors de la séance du Conseil communal du jeudi 16.02.2017
Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs,
Inauguré en 1991 sous le nom de TSOL, à savoir Tramway du Sud-Ouest Lausannois, le métro m1 a immédiatement été victime de son succès. Le temps de la première année d’exploitation, avec ses 7.4 millions de passagers, il a dépassé les prévisions les plus optimistes de l’époque. En 2015, sur la même infrastructure, essentiellement à simple voie, il a transporté 12.8 millions de passagers, soit 73% de plus qu’à ses débuts.
Pendant ses 25 ans d’exploitation, il a accompagné le développement des communes de Lausanne et de l’Ouest lausannois, notamment celle de Chavannes-près-Renens, de même que l’augmentation spectaculaire des étudiant-e-s de l’EPFL et l’UNIL, tout en contribuant de façon substantielle au transfert modal de la route au rail.
Ajoutée à cela, la concrétisation à l’horizon 2020 de bon nombre de plans de quartier le long, ou à proximité de la ligne du métro m1 à Chavannes-près-Renens, Ecublens, au Sud de Prilly et au Sud de Renens, va mettre à dure épreuve les capacités de la ligne. Parmi ces plans de quartier, on peut citer :
- le plan de quartier de la Pala à Chavannes-près-Renens avec le fameux bâtiment Vortex pour les JOJ 2020 et ses 1200 habitants, pour l’essentiel des étudiants ;
- le plan de quartier des Cèdres à Chavannes-près-Renens avec ses 1200 habitants, ses 1000 emplois, et sa tour éponyme de 117 m de haut ;
- le plan de quartier des Côtes de la Bourdonnette à Chavannes-près-Renens avec le futur Campus Santé (C4 et HESAV), ses 1500 étudiants, ses 230 emplois et ses 2000 habitants (dont 500 étudiants) ;
- le plan de quartier d’En Dorigny à Chavannes-près-Renens avec ses nouveaux commerces, dont Aligro, et ses 2000 habitants et 200 emplois ;
- les plans de quartier en planification En Mapraz, Pontet-Sorge, La Brûlée et Croset-Parc à Ecublens, avec leurs centaines de nouveaux habitants/emplois ;
- le plan de quartier de Malley à Prilly avec ses quelques 18’000 habitants/emplois ;
- le plan de quartier de la gare de Renens et ses quelques 1000 habitants et 1300 emplois ;
- les plans de quartier de Sébeillon-Sévelin à Lausanne avec leurs quelques 1000 habitants.
On peut aussi citer les plans de quartier de Bussigny et Crissier qui, associés au futur tram t1 entre Lausanne et Villars-St-Croix, généreront aussi une augmentation de trafic sur la ligne de métro m1 :
- les Plans de quartier des Jonchets (400-500 habitants), de Cocagne-Buyère (1400 habitants et 400 emplois) et de Bussigny-Ouest (2800 habitants/emplois) à Bussigny ;
- les Plans de quartier Alpes Sud, En Chise et Lentillières-Nord à Crissier avec leurs quelques 1000 habitants et 300 emplois.
Au vu de tout cela, on peut donc légitimement s’attendre à une augmentation explosive de l’utilisation du métro m1 ces prochaines années.
Or, le métro m1 est arrivé aujourd’hui à une saturation totale, et on ne peut pas imaginer y transporter plus de passagers sans une adaptation/transformation complète de son infrastructure et de son mode d’exploitation.
Pour quiconque prend aujourd’hui le métro m1 aux heures de pointe du matin et du soir, un constat simple et clair s’impose: les horaires ne sont souvent plus respectés, les passagers sont souvent entassés, le temps de parcours est sensiblement prolongé et les rames doivent systématiquement attendre aux arrêts pour croiser une autre rame.
De plus, les fréquents passages aux carrefours de la Cerisaie (Pontet-Nord) et de la Bourdonnette (toutes les 2.5 minutes aux heures de pointe) bloquent le trafic routier, en créant d’importants bouchons, en empêchant également le passage des transports publics. Avec la concrétisation des divers plans de quartier déjà cités, la saturation de ces carrefours aura des conséquences sur l’ensemble de la circulation routière.
Il est donc grand temps d’étudier et de planifier l’assainissement de ces importants carrefours routiers ainsi que de repenser l’infrastructure du métro m1, d’étudier des solutions alternatives et d’analyser également d’autres variantes de desserte écartées à l’époque, soit le prolongement de la ligne de la Bourdonnette à Morges le long de la route du lac.
À ce sujet, le 29 novembre dernier, 13 des 14 députés de l’Ouest lausannois, avec le soutien au total de 51 député-e-s, ont déposé au Grand Conseil un postulat (16_POS_218 « Pour une extension de l’infrastructure et de l’offre du m1 ») demandant au Conseil d’État de bien vouloir étudier :
- une augmentation de la capacité de la ligne du métro m1 à brève échéance par une transformation de l’infrastructure actuelle et de son mode d’exploitation, par exemple par la création de nouveaux points de croisement permettant une fréquence accrue ;
- une désolidarisation de la route et de la ligne du métro m1 aux carrefours du Pontet et de la Bourdonnette, aux fins de fluidifier le trafic sur les axes forts passant à ces endroits, par exemple par la réalisation d’un passage en souterrain de la ligne du métro m1 (ou inversement, soit la route en souterrain) ;
- la suppression de manière générale, et si possible, de tous les passages à niveau présents tout au long de la ligne ;
- une extension de l’exploitation de la ligne du métro m1 en soirée jusque 01h00 pour correspondre avec l’exploitation de la ligne du métro m2 et les horaires des trains CFF en gare de Lausanne et Renens en fin de soirée ;
- la réalisation d’une paroi antibruit de chaque côté de la courbe entre les arrêts EPFL et Bassenges pour limiter les nuisances du frottement des essieux sur les rails à cet endroit en raison du trop faible rayon de courbure ;
- le prolongement à terme de la ligne du métro m1 de l’arrêt Bourdonnette à Morges par la route du Lac.
Considérant ce qui précède, je pose à la Municipalité, par voie d’interpellation, les questions suivantes :
- la Municipalité soutient-elle les objectifs du postulat 16_POS_218 « Pour une extension de l’infrastructure et de l’offre du m1 » déposé le 29.11.2016 au Grand Conseil par 13 des 14 députés de l’Ouest lausannois et cosigné par, au total, 51 député-e-s ?
- la Municipalité est-elle prête à appuyer la démarche des député-e-s et à demander au Canton et aux TL (par l’intermédiaire de son représentant au conseil d’administration), de procéder aux études nécessaires concernant le futur du métro m1 demandées par les député-e-s postulant-e-s ?
- de manière plus générale, quelle est la vision de la Municipalité quant au développement du métro m1 ces prochaines années pour assumer les besoins en transports publics efficaces dans les nouveaux quartiers en cours de réalisation ou à venir ?
Chavannes-près-Renens, 16.02.2017
Alexandre Rydlo, Conseiller communal socialiste